Entrée en matière(s)

La notice biographique du programme d'une tournée internationale de concerts (1969) débute ainsi :

" Oswald D'Andréa fait partie de ces musiciens dont la carrière commence avec l'enfance ; il doit à un père italien un amour permanent et toujours rénové de la musique, et à une mère française le sens cartésien des équilibres, l'envie de bien construire et un certain esprit scientifique."

L'une des premières apparitions publiques de l'artiste qu'il deviendra illustre bien ce propos. Le bain musical dans lequel il grandit le conduit à 15 ans à un prix de piano, à 16 à un prix d'harmonie. La construction est en route, la diversité et l'équilibre sont présents : le jazz symphonique côtoie les airs d'opéra.

Peu après il quitte la Tunisie natale pour Paris, où "... il poursuit très sérieusement des études de pharmacie qui auraient dû le mener, selon les principes d'une bonne éducation bourgeoise, vers un métier "sûr et honorable". C'est donc entre un cours de faculté et une séance de laboratoire qu'Oswald se laisse tout de même tenter par une proposition de concert par-ci, un accompagnement de vedette par-là, et aussi par l'écriture de quelques arrangements qui le font vite remarquer dans les milieux professionnels de la musique."

Le jeu de relations à la fois amicales et familiales lui fait   rencontrer Maurice Pon, parolier, entre autres, de Henri   Salvador pour qui il avait écrit  "Une chanson douce". 

Maurice, qui restera un grand ami, lui fait découvrir le métier, dont quelques aspects improbables.

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 Mais oui, les musiciens qui composent d'instinct ont besoin d'un copiste pour transcrire "à la volée" ce qu'ils ont imaginé. Salvador donc, mais pas seulement (ci-dessous une chanson de Barbara).

 

Les rencontres avec le "métier" se font aussi dans les cabarets

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avec des conséquences inattendues mais intéressantes

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 Les "milieux professionnels de la musique", ce sont aussi les producteurs et les directeurs artistiques. Diverses maisons de disques feront appel à Oswald D'Andréa pour l'accompagnement des disques de leurs protégés. Certains deviendront célèbres, d'autres n'atteindront pas la notoriété que, sans doute, leur talent méritait.



Parfois la contribution d'Oswald ne se limitait pas à la direction de l'accompagnement orchestral. Il se chargeait des arrangements et, de temps à autre prenait même une part dans la composition. Mais les pochettes de l'époque ne l'officialisaient pas toujours. La télévision avait inventé le play-back, qui dispensait de la présence de l'orchestre sur le plateau, et le public achetait un interprète ! Alors à quoi bon citer tout le monde ? Combien d'arrangeurs, de compositeurs, voire de paroliers sont restés longtemps dans l'ombre, indispensables anonymes.

Ces collaborations restèrent épisodiques, parfois de courte durée, et ne connurent qu'occasionnellement un autre cadre que le studio d'enregistrement.

Tel ne fut pas le cas avec d'autres artistes. Rendez-vous pour cela à la page "Accompagnateur".

 

 

  Sources radiophoniques

(1) :  "Sous les étoiles exactement" (Serge Levaillant, Serge Elhaïk. France Inter, 23 juin 2009)

(2) :  "Etonnez-moi, Benoît" (Benoît Duteurtre, documentation Serge Elhaïk. France Musique, 19 juin 2010)