Les trois premières pièces sont de Bertolt Brecht, écrites en collaboration avec trois compositeurs différents.
Elles vaudront à Oswald D'Andréa l'étiquette de "chef Brechtien".
Voici une biographie résumée de l'auteur.
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SCHWEYK dans la deuxième guerre mondiale
Au début des années 60, Oswald D'Andréa accompagne Pia Colombo. Au répertoire figurent quelques poèmes chantés de Bertolt Brecht. C'est donc tout naturellement que Roger Planchon fait appel à Pia pour le rôle de l'aubergiste dans Schweyk. L'accompagnement musical nécessitant deux pianos, Oswald sera le second pianiste, aux côtés de Claude Lochy, responsable musical du projet.
Schweyk dans la deuxième guerre mondiale est une adaptation assez libre du roman Le brave soldat Schweyk de l'écrivain Tchèque Jaroslav Hasek, publié en 4 tomes de 1921 à 1923. La pièce de Brecht fut écrite en 1943 et créée sur scène à Varsovie en 1957. Le spectacle de Villeurbanne était une première en France.
La pièce resta plusieurs années à l'affiche du Théâtre de la Cité de Villeurbanne, après quelques représentations au Théâtre des Champs-Elysées à Paris.
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L'Opéra de Quat'Sous
En 1969, Oswald D'andréa est nommé directeur musical du TEP (Théâtre de l'Est Parisien), dirigé par Guy Rétoré qui assure la majorité des mises en scène. Leur première réalisation commune sera la célèbre pièce de Brecht, où la musique tient une place si importante. Au moment de la fermeture du TEP, Guy Rétoré s'en souvient (4).
Ouverture La complainte de Mackie (Maxime Casa)
La chance a voulu que mes recherches me conduisent sur le site "Portraits" de Jean-Luc Michel, qui contient de superbes photographies de ce spectacle, prises au TEP. Nous remercions très chaleureusement Jean-Luc Michel de nous avoir permis d'utiliser ici ses images.
Enfin, la revue TEP Actualité, qui fournissait avant chaque création ou reprise un dossier très complet sur toutes les composantes de l'œuvre et de sa mise en représentation, donne bien entendu la parole, et la place qui lui revient, au directeur musical (N°62, février 1970).
La pièce fut un succès, aussi bien auprès du public que de la critique. Et si l'aspect musical fit l'objet de nombreux commentaires, il souleva bien des questions dont celle-ci : qu'aurait fait Guy Rétoré s'il avait eu davantage de moyens ? Elle lui fut posée très clairement :
Sa réponse, qui n'élude aucunement le problème des conditions de son fonctionnement, reflète admirablement l'esprit dans lequel l'équipe du TEP travaillait. (Note : M. Edmond Michelet était Ministre de la Culture de l'époque)
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Sainte Jeanne des abattoirs
Autre pièce de Brecht, qualifiée par Oswald à la fois de " cantate de la finance " et de " mise en fresque du malheur du monde ouvrier ". Cette création en France était tout à fait dans l'esprit du TEP.
Une adaptation était nécessaire. Jean Cosmos se chargea du texte, Oswald de la musique. Mais l'un n'allait pas sans l'autre, compte tenu des nombreuses parties " scandées ", et ils travaillèrent en étroite collaboration.
Oswald alla chercher ses sources (et autorisations...) à Berlin Est, auprès du compositeur, Hans-Dieter Hosalla lui-même.
et là, surprise, déception, questionnement...
mais l'essentiel était acquis, Oswald avait carte blanche pour la version française.
Cette pièce évoque la crise de 1929. Au moment de sa création au TEP en 1972 puis de sa reprise en 1976, elle avait conservé toute son actualité. C'est peu dire qu'elle ne l'a toujours pas perdue en ce début de XXI° siècle.
Comme pour l'Opéra de Quat'Sous, c'est à Jean-Luc Michel que nous devons une superbe galerie de portraits. Qu'il soit une fois encore remercié.
Sainte Jeanne fut un succès, récompensé par la critique.
Cette pièce restera comme un grand moment du TEP, évoquée bien sûr, lors de la dernière soirée.
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Deux autres pièces ont été montées au TEP avec des musiques de scène, compositions originales d'Oswald D'Andréa.
Il s'agit de deux œuvres de George Bernard Shaw, dont la revue du TEP fournit une biographie. La transition tient à la filiation entre les deux auteurs : elle débute par un commentaire de Bertolt Brecht.
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Major Barbara
Guy Rétoré signe la mise en scène de cette adaptation française de Jean Cosmos.
La transition avec Sainte Jeanne des abattoirs est, là encore, évidente. Chez Brecht les "chapeaux noirs" évoquaient l'Armée du Salut, ici elle est déjà présente dans le titre : Major, c'est le "grade" de Barbara dans cette institution.
La pièce a été créée en 1905. L'édition imprimée est publiée l'année suivante, avec une préface de Shaw. En voici quelques extraits.
C'est pour un petit ensemble de (faux) Salutistes qu'Oswald D'Andréa composa six petites fanfares, dont la Marche du XX° (comprendre arrondissement de Paris où était situé le TEP). Il s'agissait de parodies des chants de l'Armée du Salut, et Oswald avait eu l'idée de précéder le spectacle d'une déambulation du petit orchestre dans les rues du quartier.
La marche du XX°
Cette parodie de défilé salutiste eut une suite inattendue : Claude Berri réalisait à l'époque, et dans le quartier, un film intitulé Sex-Shop . Il avait besoin d'une intervention protestataire de l'Armée du Salut dans ce lieu de perdition ! Après avoir vu Major Barbara, il avait bien entendu songé à la troupe du spectacle. C'est une armée plus vraie que nature qui accompagna Pierre Louki dans sa lutte contre la décadence des mœurs !
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Androclès et le lion
Shaw utilise une très ancienne légende pour exposer ses idées sur la chrétienté.
Et il s'explique avec beaucoup plus de détails dans le préface et la postface de l'édition imprimée.
Les pièces musicales étaient, dans leur ensemble, destinées à illustrer, souligner l'action qui se déroulait sur scène ; leur écoute peut difficilement en être dissociée. Voici toutefois quelques extraits choisis, illustrés.
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Sources
Les photographies provenant de la revue "TEP Actualité" sont de Nicolas Treatt
(1) Programme du Théâtre de la Cité de Villeurbanne
(2) JT du 19 décembre 1964 - ORTF (collection Rhône-Alpes actualités) - Archives INA
(3) Images : Programme du Théâtre de la Cité Villeurbanne. Archives de divers sites consacrés à la seconde guerre mondiale. Dessins Schweyk : Josef Lada (in édition originale du roman de Jaroslav Hasec, 1921). Son : 25 cm Philips B 76.544 R
(4) Grand Échiquier spécial TEP, 1983
(5) Le Masque & la plume, France-Inter, 28 décembre 1969.
(6) Entretien privé, 22 juillet 2013.
(7) Le Masque & la plume, France-Inter, 4 mai 1975.
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