Et au final de la 519 ème représentation, la dernière à Lyon, toute la troupe salue l'orchestre.
Cabaret a été récompensé en 1987 par le Molière du meilleur spectacle musical. Ute Lemper reçut le prix de meilleure révélation féminine. Étaient également nominés : Jérôme Savary pour la mise en scène, Magali Noël pour le second rôle féminin et Michel Dussarat pour les costumes, dont il était le créateur (en plus d'être un superbe Maître de cérémonie).
Au fil des cinq années de représentations, la distribution a quelque peu changé.
Quant aux décors, conçus par Michel Lebois, ils inspirèrent un visiteur lors du montage au théâtre Mogador.
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D'Artagnan
C'est la deuxième réalisation en collaboration avec Jérôme Savary, entreprise alors que Cabaret n'a pas terminé sa brillante carrière.
Et dans ce Concerto bataille, on retrouve, aux côtés de Christophe Malavoy :
Pierre Val (Aramis)
André Obadia (Athos)
Denis Brandon (Porthos)
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Zazou
Chronique Musicale convient mieux que Comédie. La musique est très présente, avec des succès d'époque (années 1940-50). On y trouve, entre autres, les noms de Paul Misraki, Charles Trénet, Loulou Gasté, Boris Vian, Duke Ellington mais aussi Prévert-Kosma ou Aragon-Brassens, Queneau-Les frères Jacques. Mais l'ambition de Jérôme Savary était aussi de raconter l'histoire de la génération dont la jeunesse eut d'abord pour cadre la période d'occupation puis les caves de Saint-Germain-des-Près. Tâche difficile, car la documentation était peu abondante.
Journaux télévisés, septembre 1990
Il est vrai qu'il y avait beaucoup à dire sur cette période sur laquelle on jette parfois le voile...
"Swing" était donc le terme que les Zazous avaient écrit sur leur étoile jaune. Et c'est dans "Je suis swing" (André Hornez / Johnny Hess) que le mot "Zazou" apparaît pour la première fois.
L'orchestre est dirigé par Oswald D'Andréa, qui avait également composé des musiques additionnelles.
La presse salua ce spectacle, du Canard Enchaîné à l'Huma, en passant par la "Une" de France Soir.
Mais c'est la presse de région, lorsque Zazou partit en tournée, qui rendit hommage au musicien.
C'est peu de temps après cette production de Zazou que s'acheva la collaboration artistique d'Oswald D'Andréa avec Jérôme Savary. Elle laisse surtout de bons souvenirs.
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Kiss Me, Kate
Il s'agit d'une adaptation d'une œuvre de Cole Porter, compositeur américain (1891-1964). Kiss Me, Kate ayant elle-même pour toile de fond La Mégère apprivoisée de Shakespeare. Les deux couples de la comédie musicale sont aussi les acteurs de la pièce, et l'action est un incessant va- et-vient entre les relations "réelles" des comédiens et celles des personnages qu'ils interprètent.
La création en Europe eut lieu au Grand Théâtre de Genève en décembre 1992 (avec l'Orchestre de la Suisse Romande), puis reprise en janvier 1993 au Théâtre Mogador à Paris, avec un ensemble orchestral réduit. Oswald D'Andréa dût donc faire deux adaptations de la partition d'origine. Mais le musicien n'est pas le seul à avoir été confronté à l'adaptation, comme l'explique le metteur en scène.
En France, cette production eut les honneurs des grandes chaînes de télévision.
Grand spectacle donc, où la part la plus importante du travail de directeur musical se fait bien avant l'entrée dans la fosse d'orchestre. Il doit être tour à tour répétiteur des chœurs, des solistes voire aussi maître de ballet !
Durant toute sa carrière, Oswald D'Andréa a été confronté à des choix de distribution : les acteurs ne sont pas toujours chanteurs et les chanteurs ne sont pas toujours comédiens. Il y a toujours un équilibre à chercher, un compromis à trouver.
Tel sociétaire de la Comédie Française totalement réfractaire au chant n'a pas été retenu, pas plus que cette tête d'affiche de l'Opéra comique peu crédible dès qu'elle cessait de chanter et totalement dépourvue de présence sur scène.
Le résultat offre parfois des surprises, des anecdotes.
Ainsi cet acteur qui après un énorme travail de mémorisation avait réussi à maîtriser les parties chantées de son rôle, mais qui après plusieurs représentations sans le moindre problème fut tellement perturbé par une introduction de cuivre, pourtant habituelle, qu'il ne put démarrer son air : pour la première fois, il entendait ce qui se passait autour de lui. Il avoua avoir découvert ce trait de trombone et avoir cru à une erreur !
Beaucoup plus drôle fut ce chanteur, venu faire un remplacement : il exigea d'entrer sur scène côté jardin, parce que "son" public l'attendait là, et qu'il présentait ainsi son meilleur profil. Mieux encore, il aurait fallu que l'orchestre s'interrompe après son entrée, lui laisse le temps de saluer et de recueillir les applaudissements traditionnels pour lui, puis reprenne le morceau au début.
Quoi qu'il arrive, le directeur musical doit assumer ses choix et être vigilant. Parfois il est nécessaire de faire comprendre aux chanteurs que leur note doit être quelque peu rectifiée.
Et le directeur musical doit aussi s'efforcer de satisfaire les ambitions du metteur en scène. Même si ses souhaits sont parfois difficiles à transcrire sur la partition. Ainsi :
"Il faut qu'on sente dans ta musique le consensus copernicien de Shakespeare qui aurait lu Machiavel"
beau sujet de méditation !
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Sources
(1) FR3 Franhe-Comté, 5 mars 2013
(2) Emission "Bain de minuit" (Thierry Ardisson), 23 octobre 1987
(3) Programmes :
Carrefour Européen du Théâtre (Lyon 8°), 1986.
Grand Théâtre de Genève, octobre 1986.Théâtre Mogador (Paris), février 1987.
(4) Journal Télévisé Antenne 2, 30 novembre 1988, Archives INA
(5) Programme Théâtre Mogador, janvier 1989
(6) Enregistrement privé, 30 juin 2013
(7) Nuit des "Molières", France-Télévision, 29 avril 1990, Archives INA
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